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Dans le reflet de la fenêtre, je vois Joha…Ri !

Il y a quelques jours, je débarquais au pré après ma journée de travail, enjouée, ravie de pouvoir monter à cheval. Pourtant, à mon arrivée, mon cheval me tourna le dos. J’avais beau faire le tour, il ne cessait de me montrer sa croupe. Arrivèrent alors une tonne d’interrogations sur son moral, sa santé, etc. Et puis, j'ai pensé à la fenêtre de Johari. Que cachais-je derrière cette bonne humeur apparente ? Que me disait mon cheval sur moi que je ne savais pas encore ? Quelle incongruence me pointait-il de la croupe ?

La fenêtre de Johari est un célèbre outil de développement personnel, clé en équicoaching. Développée dans les années 50 par les psychologues Joseph Luft et Harry Ingham (John et Harry ont donné "Johari"), elle permet de représenter la communication entre deux interlocuteurs.


1 | La zone ouverte

Aussi appelé "le grand jour", ce quadrant représente toutes les informations connues de moi et des autres. Ce sont les informations visibles (physique, vêtements, posture, etc.) et celles que je partage librement (points de vue, expériences, connaissances, etc.). C’est moi seul(e) qui décide de la taille de cette zone. Ces informations étant publiques, elles sont ouvertes aux échanges, aux débats et au feedback.


2 | La zone aveugle

C’est ce qui est connu seulement des d'autres. L’autre sait des choses sur moi que je ne sais pas moi-même (comme la salade coincée entre les dents…). C’est souvent une situation désagréable qui donne à l’autre un pouvoir qu’on ne lui consent pas forcément. Je peux diminuer cet angle mort en cherchant activement des retours de la part de mon entourage.


3 | La zone cachée

C’est mon jardin secret : ce que je suis le/la seul(e) à savoir parce que je pense que tout n’est pas bon à dire ou à montrer. C’est une position de prudence. Ce secteur s’agrandit avec la confiance qui entraîne le partage. Cela permet à l’Autre de mieux vous comprendre.

4 ­| L'inconscient

C’est ce qui est inconnu de moi et des autres. C'est pour cela qu'on l'appelle aussi "la zone inconnue". Les personnes qui ont une faible estime de soi ont souvent une grande zone inconnue. Explorer cette zone de potentiel permet de mettre en évidence des compétences, des talents cachés et des occasions nouvelles d'apprentissage.

Quel intérêt en équicoaching ?

Dans un travail de développement personnel, l'objectif est d’agrandir la zone ouverte, en diminuant les trois autres. Car plus nous avons une bonne connaissance de nous-mêmes, plus nous avons confiance en nous. Agrandir la zone ouverte permet d’élargir la conscience de soi, de mieux se connaître, d'améliorer son écoute (de soi et des autres) et de mieux communiquer (nos besoins, valeurs, émotions, etc.).

L’équicoaching nous permet de travailler sur les quatre zones de cette fenêtre. Avec les chevaux, nous agrandissons inévitablement la zone ouverte au travers de trois quadrants :

1 | Diminuer la zone cachée

En acceptant de partager ce que nous y mettons de manière réflexe, par exemple nos inquiétudes, nos peurs, notre vulnérabilité, nos envies et nos rêves, nos doutes… Pour cette zone cachée, il est important de lâcher prise et d'accepter le feedback pour grandir grâce aux regards bienveillants du cheval et du coach.


2 | Diminuer la zone aveugle

Cela implique d’offrir au cheval et au coach la liberté de partager librement leur feedback sur nos actions ou notre savoir-être. C'est accepter de ne pas être parfait et faire confiance au cheval et au coach pour s'améliorer.


3 | Diminuer la zone inconnue de l’inconscient

Ce quadrant de l'inconscient personnel et collectif échappe autant au coaché qu'au coach. Le cheval seul a accès à cette zone : il nous chuchote ce que notre inconscient recèle. Ainsi, il nous permet de mettre en lumière et de rendre connu ce qui est inconscient, d'abord à soi, puis éventuellement aux autres.

Pour conclure cette petite histoire, cette croupe me montrait que je n’avais pas vraiment envie de monter à cheval, que je m’y obligeais inconsciemment. Ce que je désirais au fond, c’était simplement passer un moment au pré avec mes chevaux, en oubliant la fatigue accumulée au cours de la journée. Et le cheval fit demi-tour, plongeant son regard dans le mien...

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